« La liberté motrice consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant, sans lui enseigner quoi que ce soit. »
C’est Emmi Pikler, pédiatre hongroise, qui a démontré que le développement moteur de l’enfant s’acquiert naturellement lorsqu’on le laisse se mouvoir librement. Ses travaux ont profondément changé notre regard sur le développement de l’enfant.
Sans avoir besoin de l’intervention de l’adulte, un enfant est capable de franchir seul, à sa manière et à son rythme, toutes les étapes de son développement, de la position sur le dos à la marche assurée selon un ordre génétiquement programmé.
Les bienfaits de la motricité libre sont très importants : une grande aisance corporelle, une excellente capacité à évaluer les risques et à se tirer de situations imprévues, une meilleure confiance en lui etc.
Ces mouvements participent à la construction d'une sécurité intérieure et d'une conscience de leur propre valeur, de leur compétence ; en expérimentant leurs possibilités motrices, ces enfants développent un esprit d'initiative, une curiosité et un intérêt pour la découverte du monde, ils font preuve d'attention et de persévérance dans leurs tentatives ; ils découvrent le plaisir de l'activité riche, autonome, et éprouvent un sentiment de réussite.
La motricité libre s’accompagne, on ne laisse pas l’enfant « se débrouiller tout seul ». L’adulte, par sa présence attentive et attentionnée à l’égard de l’enfant, par le regard qu’il va poser sur les efforts de ce dernier, va porter et soutenir l’enfant dans ses progressions, sans pour autant intervenir dans les différentes étapes.
Choisir la motricité libre, c’est aussi et surtout adapter l’environnement, l’espace et le matériel afin que l’enfant s’appuie sur « ses propres ressources pour faire lui-même ». L’activité motrice de l’enfant peut être stimulée par la progression des situations et la diversité du matériel mis à sa portée, par le respect du rythme de ses acquisitions. L’enfant n’est jamais mis dans une situation dont il n’a pas encore le contrôle par lui-même (on prend souvent l’exemple de la position assise).
On ne lui apprend pas à acquérir ces postures : il les découvre de lui-même, à partir de sa maturation neurologique et au gré de ses intérêts et de son désir d’expérimenter un nouveau mouvement.